Que sont les besoins d’attachement ?

En avril 2021, lors du dernier congrès Quantum Way consacré au trauma, à l’attachement et la résilience, le Dr Lissa Rankin nous aidait à répondre à cette question en évoquant les 7 besoins fondamentaux de l’attachement:

• Avoir le sentiment d’appartenir, afin de se sentir en sécurité face aux dangers

• Sentir que l’autre est en phase avec nous, afin de se sentir vu et reconnu

• Etre rassuré et apaisé, afin de ressentir le calme

• Que l’autre exprime son émerveillement à notre sujet, afin de ressentir sa propre valeur

• Etre guidé et accompagné, afin d’avoir confiance en soi

• Que les conflits soient suivis de réparation

• Ne pas faire de la vie une affaire personnelle

Ces besoins, qui lorsqu’ils sont comblés permettent un développement harmonieux de l’enfant, sont issus des recherches effectuées par John Bowlby, fondateur de cette théorie. 

Il fit cette découverte après s’être intéressé aux travaux du biologiste et ethnologue Konrad Lorenz, qui fut pris d’affection par un petit oiseau qui venait d’éclore. Le poussin le suivait partout et protestait énergiquement quand son protecteur faisait mine de disparaitre. En reproduisant ce moment avec d’autres oiseaux, Lorenz découvrit que cet attachement était reproductible.

John Bowlby va ensuite théoriser que l’attachement est un besoin primaire essentiel à la survie de l’espèce, en étudiant des enfants séparés de leurs parents, ce qui l’amènera à publier une étude sur ce sujet dès 1944.

Le développement de l’enfant commence dès la vie intra-utérine. En 1970, Boris Cyrulnik, avec une équipe de chercheurs, démontre, à l’aide de capteurs hydrophones installés sur le ventre de mammifères, que les bébés reconnaissent les sons perçus pendant la grossesse. Il développe alors le concept de biologie de l’attachement, c’est à dire l’idée, désormais prouvée par « l’imagerie médicale, que les privations affectives provoquent des altérations cérébrales. »

Lorsque le développement se fait dans de bonnes conditions, l’enfant construit son identité autour d’une perception de lui-même qui est cohérente, dont il perçoit la valeur, avec une bonne intégration de ses émotions et de son intellect et un sentiment de sécurité et d’intégrité de sa propre personne.

A partir de cet espace de sécurité, qu’il pourra intérioriser lorsque les situations le demanderont, il sera à même de traverser les âges de la vie en partant d’une base de construction solide.

Lorsque l’inverse se produit et que l’enfant vit un ou plusieurs traumas développementaux, la survie prend le dessus, modifie le développement du cerveau et peut entraîner de nombreux troubles de santé, de comportement, de la dépression, des stratégies d’évitement de la douleur et des compulsions.

Voici quelques questions que vous pouvez vous poser afin de voir si l’une ou l’autre de ces thématiques résonne avec votre propre développement. Elles viennent d’ Asha Clinton fondatrice de l’AIT (Advanced Intégrative Therapy)

• Ai-je déjà ressenti un manque de soutien émotionnel ?
• Ai-je déjà eu le sentiment qu’au moins un de mes deux parents ne m’aimait pas ?
• M’a-t-on encouragé et complimenté sur ce que je faisais ?
• Me suis-je senti protégé par mes proches ?
• Avais-je l’impression de ne pas avoir de liberté dans ma famille ?
• Avait-on des attentes trop élevées par rapport à moi ?
• Est-ce qu’on me jugeait sévèrement si je n’arrivais pas à les atteindre ?
• Est-ce que je pouvais confier mes secrets les plus profonds en toute sécurité, sans qu’on se moque de moi ou qu’on me ridiculise ?
• Est-ce que je ressentais ma propre valeur dans le regard de l’autre et intérieurement ?
• Est-ce que je devais assumer plus que ce que mon âge permettait ?
• Devais-je cacher celui que je suis vraiment pour ne pas me mettre en danger ?
• Ai-je déjà ressenti de la haine et du racisme dans mon quartier ?
• Me suis-je déjà senti en danger en marchant dans la rue ?

Si l’une ou plusieurs de ces questions résonne chez vous, ce qui fut le cas chez moi quand je les ai découvertes, vous tenez une thématique de travail, c’est à dire une voie possible de libération émotionnelle.