EFT & Psycho-énergétique

La thérie de l’attachement est-elle compatible avec les relations tantriques ?

Styles d’attachement et pratiques tantriques

Styles d’attachement et pratiques tantriques

Théorie de l’attachement et tantra

Pour une spiritualité incarnée, consciente… et émotionnellement sécurisante

 

Les milieux tantriques offrent un espace unique d’exploration du lien : union sacrée, sexualité consciente, polarités, éveil du cœur et du corps.
Mais ce que l’on oublie souvent, c’est que nos blessures d’attachement ne disparaissent pas dans la lumière d’un stage. Elles s’invitent, parfois silencieuses, parfois explosives, dans les regards, les danses, les silences et les séparations.

Comprendre les styles d’attachement, et leur fondement neurobiologique validé scientifiquement, permet de mieux se repérer, de poser des cadres sains, et de transformer le lien en un véritable espace d’éveil relationnel, pas seulement énergétique.


Ce que les neurosciences nous disent de l’attachement

La théorie de l’attachement, fondée par John Bowlby, a été largement confirmée par les neurosciences affectives modernes.

Ce que les recherches montrent :

  • Le lien d’attachement active les mêmes circuits neuronaux que la régulation de la douleur physique, via le système opioïde endogène (Eisenberger & Lieberman, 2004).

  • Le contact affectif sécure diminue les niveaux de cortisol (hormone du stress) et favorise la sécrétion d’ocytocine, hormone de l’attachement et de l’apaisement (Uvnäs-Moberg, 2003).

  • L’IRM cérébrale a montré que la présence d’un partenaire de confiance modifie la perception de la douleur et régule les émotions (Coan et al., 2006).

Conclusion scientifique claire :

Un lien affectif stable et sécure n’est pas un « besoin égotique » : c’est un besoin biologique fondamental.

Et ce besoin n’est pas annulé par la conscience spirituelle.
Il en est le socle.


Comment les styles d’attachement modèlent notre manière d’aimer

L’attachement est la manière dont nous entrons en lien avec l’autre, surtout dans les moments de vulnérabilité, de séparation ou d’intimité. Il se construit dans la petite enfance, en réponse à la disponibilité émotionnelle de nos figures parentales, et se rejoue inconsciemment dans nos relations adultes.

On distingue généralement 4 grands styles d’attachement :


1. L’attachement sécure : la base d’un lien tantrique conscient

Fonctionnement :

  • Capacité à donner et recevoir de l’amour avec stabilité.

  • Communication fluide, respect des besoins.

  • Ouverture à la fois à l’intimité et à la liberté.

Dans le tantra :

Les personnes sécures peuvent :

  • entrer pleinement dans les pratiques sans se dissocier,

  • poser leurs limites sans drame,

  • rester présentes même en cas d’inconfort émotionnel.

C’est le style d’attachement le plus favorable à l’union tantrique profonde et consciente.


2. L’attachement évitant : la fuite déguisée en liberté

Fonctionnement :

  • Minimisation des besoins affectifs.

  • Retrait rapide dès que l’émotionnel devient dense.

  • Fierté de l’autonomie, rejet des « dépendances ».

Dans le tantra :

  • Utilise souvent le langage spirituel pour fuir l’engagement (« je suis dans le non-attachement »).

  • Disparaît après un moment intense.

  • Évite la parole vraie sur le lien.

Risque : confusion entre éveil spirituel et défense affective.


3. L’attachement anxieux : la quête d’amour sans sécurité

Fonctionnement :

  • Forte peur de l’abandon.

  • Fusion rapide, besoin constant de réassurance.

  • Sensibilité extrême au retrait de l’autre.

Dans le tantra :

  • Peut idéaliser un partenaire après une pratique puissante.

  • Interprète les silences ou la liberté de l’autre comme des rejets.

  • S’attache profondément à des expériences fugaces.

Risque : dépendance émotionnelle masquée par des notions spirituelles.


4. L’attachement désorganisé : entre fusion et panique

Fonctionnement :

  • Peur à la fois du lien et de l’abandon.

  • Comportements contradictoires : recherche de proximité + fuite.

  • Grande instabilité émotionnelle.

Dans le tantra :

  • Attiré par l’intensité, mais incapable de rester dans un lien stable.

  • Enchaîne les ouvertures puis les coupures.

  • S’attache puis se coupe… sans explication.

Risque : retraumatisation, confusion, chaos émotionnel.


Neurosciences et corps : ce que montre la recherche

Lien entre attachement et système nerveux :

Selon la théorie polyvagale (Stephen Porges, 2011), notre capacité à rester en lien dépend directement de l’état de notre système nerveux autonome :

  • En attachement sécure, le système parasympathique ventral est activé → sécurité, connexion, calme.

  • En attachement anxieux ou désorganisé, le système sympathique ou le dorsal prennent le relais → hyperactivation ou gel, fuite ou attaque.

Cela explique pourquoi certains corps fuient après un câlin ou une nuit d’intimité.


Pourquoi intégrer l’attachement dans la voie tantrique ?

Parce que le tantra touche au sacré… mais aussi à la blessure.
Et que ces blessures, si elles ne sont pas reconnues, peuvent transformer un espace d’éveil en une répétition de traumatismes anciens.

Ce que cela change concrètement :

  • Poser des cadres clairs dans les pratiques (intention, consentement, suivi).

  • Écouter les signaux du corps et du système nerveux.

  • Accompagner les vécus émotionnels profonds, au lieu de les fuir.

  • Apprendre à nommer : « J’ai peur, j’ai besoin, j’ai envie de ralentir. »

Parce que la vraie liberté tantrique n’est pas l’absence de lien.
C’est la présence consciente à ce qui est.


En conclusion

Les styles d’attachement sont des cartes puissantes pour comprendre nos manières d’aimer, de toucher, de fuir ou de se relier.

Dans les espaces tantriques, où les cœurs et les corps s’ouvrent intensément, ne pas en tenir compte, c’est naviguer sans boussole.
Les neurosciences nous confirment aujourd’hui que le besoin de sécurité affective est aussi fondamental que celui de respirer.

Intégrer cette réalité dans la voie tantrique, ce n’est pas « psychologiser » la spiritualité.
C’est s’ancrer dans notre humanité, pour qu’elle devienne véritablement libératrice et incarnée.

❓ FAQ – Styles d’attachement et pratiques tantriques

Le tantra ne consiste-t-il pas à se libérer de l’attachement ?

C’est une idée courante… mais souvent mal comprise.
Se libérer de l’attachement ne signifie pas nier les besoins affectifs fondamentaux, ni fuir l’intimité. Cela signifie ne pas s’y accrocher de manière fusionnelle ou possessive.

Un lien tantrique sain peut tout à fait inclure de la stabilité, de la clarté relationnelle, de la fidélité ou de l’engagement, à condition qu’ils soient choisis consciemment, non par peur ni par dépendance.

❓Comment reconnaître si je suis dans un éveil sincère ou dans un évitement affectif ?

Pose-toi ces quelques questions :

  • Est-ce que je fuis les conversations profondes sur le lien ?

  • Est-ce que j’ai tendance à théoriser la distance : “je suis libre”, “je ne veux pas m’attacher” ?

  • Est-ce que je minimise la blessure de l’autre lorsqu’il ou elle se sent affecté·e par mes choix ?

Si tu te reconnais dans ces schémas, il est possible que tu sois dans un évitement affectif déguisé en posture spirituelle. Le véritable éveil implique la présence au lien, même quand c’est inconfortable.

❓Pourquoi certaines personnes fuient après un moment d’intimité profonde ?

C’est souvent lié à une blessure d’attachement non résolue. Après un moment fort (câlin, massage, union sexuelle ou énergétique), la proximité ressentie peut activer des mécanismes de panique ou de retrait inconscients — surtout chez les personnes à l’attachement évitant ou désorganisé.

Plutôt que de rester présentes et vulnérables, ces personnes coupent le lien pour se « réguler », mais sans en parler, laissant l’autre dans l’incompréhension ou la douleur.

❓Est-ce que vouloir un lien stable est contraire à la voie tantrique ?

Pas du tout. C’est même une belle maturité spirituelle que de dire :

“Je veux un lien clair, stable, vivant, dans lequel je peux explorer en sécurité.”

La voie tantrique authentique n’oppose pas liberté et engagement. Elle invite à les réconcilier. On peut vivre la circulation des énergies avec d’autres tout en honorant un noyau de lien sacré et fiable.

❓Comment faire si je suis en lien avec une personne très évitante ?

Cela peut être profondément déstabilisant. Tu peux :

  • nommer avec clarté ce que tu ressens,

  • poser des limites saines,

  • refuser le flou et la confusion comme base du lien.

Et surtout, ne pas croire que c’est toi qui “en demandes trop” parce que tu veux de la clarté ou de la présence. Ce sont des besoins humains fondamentaux, confirmés par les neurosciences.

❓Comment reconnaître un lien tantrique vraiment éveillé ?

Voici quelques signes :

  • La capacité à nommer les émotions sans blâmer.

  • L’envie d’honorer l’autre dans sa vulnérabilité.

  • La présence même quand les blessures émergent.

  • Le soin mutuel après les pratiques, pas le désengagement.

  • Le droit de dire « non », sans être exclu du cercle.

Un lien éveillé ne fuit pas l’inconfort, il l’accueille avec dignité.

❓L’amour inconditionnel, c’est quoi alors ?

L’amour inconditionnel ne veut pas dire : « je supporte tout ».
Il signifie :

« Je t’aime dans ton humanité, même si je choisis de ne pas rester dans ce lien s’il me fait mal. »

C’est un amour qui ne sacrifie pas la vérité du cœur.
Et c’est, peut-être, la forme d’amour la plus tantrique qui soit.

❓Et la compersion, dans tout ça ? Est-ce un signe d’éveil ?

La compersion désigne la capacité à ressentir de la joie face au bonheur ou au plaisir de l’autre, même (et surtout) lorsqu’il·elle vit ce bonheur avec quelqu’un d’autre. Dans les milieux tantriques ou polyamoureux, elle est souvent présentée comme une forme d’amour très évoluée, presque « spirituelle ».

Mais attention : la compersion authentique ne peut pas être décrétée mentalement.
Elle ne consiste pas à se forcer à tout accepter sous prétexte d’ouverture du cœur.

Si tu ressens :

  • de la jalousie,

  • du manque,

  • un besoin de priorité ou de reconnaissance,

ce n’est pas que tu es « moins éveillé·e », c’est que ton système d’attachement a besoin d’être entendu.

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